Le rémora, un poisson oisif et opportuniste

Le rémora est une espèce de poisson très… collant ! En effet grâce à la ventouse située sur sa tête il se colle sur le ventre de poissons plus gros ; requins, espadons, marlins et même sur des baleines ! Le rémora se nourrit ensuite des restes des repas de son hôte, s’en sert comme protecteur et comme moyen de locomotion, en échange il retire les parasites et lui nettoie l’intérieur des branchies. Cette relation est appelée symbiose mutualiste.

Poissons au corps allongé, les rémoras vivent généralement dans les eaux chaudes. Ils mesurent environ 40 cm et sont dépourvus de nageoires ce qui en fait de très nageurs, c’est pour cette raison qu’ils s’accrochent à des poissons plus gros, à des cétacés mais aussi à des tortues. La fixation des rémoras est tellement forte que les pêcheurs australiens et des Caraïbes attachent une corde à la queue des rémoras pour pêcher des tortues.

Un poisson connu depuis l’Antiquité

Dans l’Antiquité jusqu’au XVIIe siècle les marins pensaient que les rémoras étaient capables d’immobiliser le navire auquel ils s’accrochaient. L’étymologie même du nom scientifique renvoie à cette légende ; Echeneidae du grec echein (« tenir », « retenir ») et naos (« bateau »).

De grands noms de la littérature antique évoque ce petit poisson. Aristote en parle dans son Histoire des animaux où il explique que le rémora sert dans les procès et dans la fabrication de philtres. Dans son Histoire naturelle, Pline l’Ancien raconte qu’une galère d’Antoine fut arrêtée par un rémora lors de la bataille d’Actium. Ovide y fait également référence dans les Halieutiques.

A la Renaissance le rémora devient un symbole alchimique. Il est l’animal du froid quand la salamandre est celle du feu. Au XVIe siècle Cyrano de Bergerac met en scène dans États et Empires du soleil, le combat entre ces deux animaux.

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